L'histoire se répète :
ce qui est arrivé fin 70-début 80 avec les radios
libres est en train de se reproduire avec les télés
libres. À l'aspiration grandissante à la démocratie,
à la liberté d'expression et au pluralisme audiovisuels,
l'appareil d'État répond par la répression
aveugle, l'indifférence aux réalités sociales
et culturelles, la protection musclée des intérêts
des monopoles privés et publics.
Ce qui s'est produit le 2 octobre
devant le Grand Rex est symptomatique de la crise qui est en
train d'éclater : spectaculaire déploiement
des forces de l'ordre, publiques, pour protéger un gala
de télé commerciale, privé, à la
gloire de l'hypocrisie, du politiquement correct, de la vacuité
et de l'argent roi ; arrestations violentes et abusives
de journalistes dans l'exercice de leur fonction et de réalisateurs
qui, comme Pierre Carles, se tournent vers les télés
libres pour diffuser leurs Ïuvres audiovisuelles interdites
d'antenne; poursuites judiciaires contre des Présidents
d'Associations, comme c'est le cas pour Richard Sovied (Télé
Bocal).
La confiscation absolue de la
télévision par les "7 d'Or" (Vivendi,
Bouygues, France Télévision, Pathé-Chargeur,
CLT-UFA, Suez-Lyonnaise, Lagardère) ne peut plus durer.
Quels que soient les aléas, l'issue à terme est
certaine : les télés libres seront autorisées,
tout le monde en a conscience. Et l'on peut espérer que
cette fois, leurs fréquences ne seront pas rachetées
illégalement par des groupes privés, avec la complicité
active des pouvoirs publics et du CSA, comme ce fut et c'est
encore le cas pour les radios associatives.
Objectif de la Coordination Permanente
des Médias Libres (CPML), créée le 8 mai
dernier : restituer à l'expression citoyenne la
part de l'espace audiovisuel qui lui revient de droit. Le retard
de la France dans ce domaine est immense, puisque la quasi-totalité
des pays démocratiques s'est déjà dotée
de chaînes ouvertes aux citoyens, d'accès public,
non-commerciales et à but non lucratif. Le Parlement
Européen s'est prononcé pour que tous les pays
d'Europe en aient. La Commission de l'Union Européenne
soutient financièrement leur développement.
La CPML reçoit tous les jours
de nouvelles adhésions de médias libres, dont
de nombreux projets de télés libres qu'elle aide
à s'équiper pour diffuser sur les ondes hertziennes
un peu partout en France
Appel : la CPML appelle le
gouvernement, les députés et les sénateurs
à étudier sérieusement son projet
de démocratisation de la loi Trautmann par la création
d'un Tiers Secteur Audiovisuel hertzien, câblé et satellitaire,
à côté du secteur privé commercial et du
service publico-commercial.
Avec Primi Tivi (Marseille), Ondes
Sans Frontières (Paris) et Sans Canal Fixe (Tours),
la CPML sera présente du 6 au 9 octobre à Poitiers
au festival audiovisuel "Veni, Vidi, Vidéo", organisé
par le Carré Images, une association d'aide à
la production vidéo non-commerciales et de diffusion
de réalisations alternatives.
Diffusion
hertzienne : la CPML soutiendra activement le lancement
de la diffusion hertzienne permanente de Télé
Bocal sur l'Est de Paris le 16 octobre, sur le canal UHF 36.
Télé Bocal, qui projette ses programmes depuis
4 ans dans les bars, sera la première chaîne associative
de plein exercice après Ondes Sans Frontières
(qui diffuse toujours) à mettre en Ïuvre le partage de
son antenne entre ses propres programmes, les programmes des
autre télés libres et les programmes apportés
par les citoyens et les associations.
Salon de la Revue : la CPML
sera au Salon de la Revue à Paris le 17 octobre pour
la table ronde "A quoi
sert la presse alternative ?" organisée par
le journal "La Vache Folle".
Enfin, la CPML sera aux côtés
de Dissensus TV (association " Pour
Voir Pas Vu "), qui, après l'échec de sa tentative
de diffuser depuis le toit du Grand Rex pendant les "7
d'Or" et l'interpellation de son équipe télé,
repassera très prochainement à l'action. ·