MÉMOIRE INDIGÈNE Réalisation : Sarah Franco-Ferrer.
A l'aube du XXIe siècle, l'héritage d'une malmémoire collabore au drame d'une ethnie. Survivants du massacre d'Acteal, indiennes qui résistent pour leur culture Maya, zapatistes ... tous parlent du sens de leur lutte.
Document d'enquête au Chiapas, où les touristes se prélassent à deux pas des massacres d'indigènes. Antonio Garcia de Leon, professeur à l'université de Mexico, apporte sa reflexion sur la zapatisma et les stratégies du gouvernement, pour exterminer les indigènes. Pablo Romo de l'organisation Fray Bartolome, parle de l'urgence d'une prise de conscience mondiale face à l'ordre économique et les injustices qu'il génère.
Nous sommes au Chiapas, une des plus belles régions du Mexique. Ici les touristes se dilatent au centre d'une tragédie, à deux pas de San Cristobal de las Casas, des indigènes sont massacrés, par les paramilitaires à Acteal.
Là où les mots frappent le monde, éventrent les jours de l'oubli, la détresse s'arme de courage et de sens. La dignité indigène bouleverse les conventions misérabilistes, traverse l'histoire dans l'espoir d'un renouvellement.
La reconnaissance des êtres et de leur culture s'inscrit pour les indiens au cœur de leur résistance. Le regard qu'ils portent sur la réalité du pouvoir s'affirme d'une lutte sans répit. Leur droits ne sont toujours pas reconnus, et leur terre arrachée, pourquoi ?

"A quel instant la mémoire se révèle, résiste lorsque les pouvoirs s'appliquent à sa disparition ? Ce film témoigne d'une parole qui depuis 500 ans franchit les guerres et les massacres. Son propos devient universel à travers les textes d'Eduardo Galeano, ses textes oeuvres pour des mémoires, des luttes ; indiennes, algériennes, argentines ... La proximité des violences subies par ces communautés nous propulse dans nos désirs d'insurrections face aux injustices de ce monde.

Sarah Franco-Ferrer.

"Le gouvernement ne veut pas de nous et nous ne voulons pas de ce gouvernement, c'est un gouvernement assassin, ces mains sont couvertes de sang. Nous voulons qu'il reconnaisse nos droits en tant qu'Indigènes".

Témoignage d'une victime du massacre d'Acteal.

"On peut brûler, abrutir, expurger les traces du passé. Mais la mémoire, lorsqu'elle reste vivante, incite à continuer l'histoire plutôt qu'à la contempler."

Eduardo Galeano