samedi 24 mars

9h : Que reste-t-il du cinéma indépendant ? Document réalisé par Zalea TV à l'occasion d'un débat à La Maroquinerie (Paris) sur ce thème. Les problèmes des exploitants indépendants face au développement des multiplexes et à l'apparition de la carte UGC.

  • Ce document sera suivi d'un état des lieux des cinémas indépendants à Paris.

12h : 17 octobre 1961, un crime d'État à Paris
Une série de documents et de témoignages produits par Zalea TV sur les massacres d'Algériens à Paris, les 17 et 18 octobre 1961, et sur l'action pour que ce crime contre l'humanité soit reconnu par l'État français.
Avec :

  • Pierre Vidal Naquet et Jean-Luc Eynaudi (historiens) et Olivier Le Cour Grandmaison (président de l'association 17 octobre 1961 : contre l'oubli), filmés lors d'une conférence à la librairie PUF de Paris.
  • Marcel Trillat, premier journaliste à avoir relaté la réalité des faits sur une chaîne française (au JT de 20h de France 2, en 1981). Son reportage d'alors sera diffusé, avec le lancement du PPDA de l'époque.

4 Toutes les semaines, jusqu'au 17 Octobre 2001, date de la 40e commémoration de ce massacre de centaines d'Algériens, Zalea TV reviendra sur cette journée oubliée, avec des documents inédits.

15h : Douce France, la saga du mouvement beur Documentaire de Mogniss H. Abdallah et Ken Fero, produit par l'agence associative Im'média.
« La marche pour l'Egalité, qui a réuni 100.000 personnes à Paris le 3 décembre 1983, a permis de relever l'existence des enfants d'immigrés dans l'espace public français. Les Beurs deviennent alors un phénomène de mode, le temps que la classe politique mette au point une stratégie de reconquête de l'identité française face à l'émergence du Front National, et mobilise la jeunesse. Dans cette vision politicienne franco-française qui domine les débats des années 80, il ne reste plus alors aux Beurs publics qu'à choisir entre devenir les "fayots de la République" ou retourner à leur condition d'Arabes. Il en va de même pour les Blacks et les autres communautés.
Mais les Beurs ont déjà dans ce pays leur propre histoire politique : au-delà de la Marche pour l'Egalité, il y a eu Rock against Police, les Minguettes, Zaama de Banlieue, Talbot, Convergence 84, la coordination des cités de transit, J'y suis, j'y reste, Mémoire Fertile, Vaulx-en-Velin, la double peine, les révoltes des fils de harkis, les "Folies de la place Vendôme" et les comités justice, les rencontres de jeunes musulmans et les recompositions dans le cadre d'un islam social "à la française" ...»
4 Ce documentaire a été diffusé sur Channel 4 en Grande-Bretagne, mais jamais sur une télé française. La Cinquième s'est cru pourtant autorisée à en piquer de longs extraits. « Comme quoi nos images les intéressent, mais pas NOTRE histoire ! », constate Mogniss H. Abdallah.

  • Le débat qui a suivi une projection à Marseille a fait l'objet d'un enregistrement qui sera diffusé après le film.

4 Mogniss H. Abdallah est réalisateur, journaliste, historien. Il est un des fondateurs de l'agence IM'média, agence de presse multimédia créée en 1983 par de jeunes journalistes issus des luttes pour la défense des immigrés. Ses productions démontrent notamment que l'immigration peut être traitée en dehors des stéréotypes relayés sans sourciller par les grosses chaînes de télé. Mogniss H. Abdallah est aussi l'auteur du livre "J'y suis, j'y reste", ouvrage majeur sur l'histoire du mouvement beur. Lire son article, Le 17 octobre et les médias De la couverture de l'Histoire immédiate au "travail de mémoire", paru dans la revue bimestrielle Hommes & Migrations n° 1228 de nov-déc. 2000, pp 125 à 133.
4 L'agence Im'média disposera d'un accès régulier à l'antenne de Zalea TV. Contact : mogniss@club-internet.fr

17h : Souvenir de Grasse de Jean-Jacques Lissac Film tourné en 1973, à Grasse, à la suite d'actes racistes ayant coûté la vie à plusieurs ouvriers issus de l'immigration. Au cours d'une manifestation spontanée, Jean-Jacques Lissac, épaulé par la caméra de Yann Lemasson, donne la parole aux habitants, mais surtout aux travailleurs immigrés, sans passer par le filtre des syndicats, des spécialistes et loin du ton parfois dogmatique de l'époque.

19h : Errance 86' Documentaire de Danièle Bonniel, Claude et Blaise Othin-Girard (1998) En 1986, des prises de vues ont pu être effectuées dans les pavillons fermés de l'hospice départemental de Mâcon. L'ensemble des scènes enregistrées forme un document brutal sur les conditions de vies des pensionnaires, directement issues du XIXe siècle.

  • Les réalisateurs nous raconteront comment ce film exceptionnel a pu être réalisé, quelles réactions il a suscitées. Ils nous parleront de la suite du film, qu'ils sont en train de réaliser 15 ans plus tard.

20h : Tchao Larak d'Arnaud Baumann (1996) Ce film montre, au travers de témoignages d'alcooliques ou d'ex-alcooliques de la Réunion, les moyens mis en oeuvre par La Formation Delta, la Commission Locale d'Insertion de Saint Leu et La Maison de l'Insertion de la Réunion pour dialoguer avec eux, avec leurs familles, pour mettre en place des traitements psychothérapeutiques, des ateliers, des activités, pour les amener à s'exprimer à propos de leur maladie, afin qu'ils ne touchent plus jamais un verre d'alcool.

20h30 : L'actu par derrière le rendez-vous de la rédaction de Zalea TV

21h : La Fleur du Mensonge Fiction réalisée par des jeunes du quartier La Paillade à Montpellier avec l'association Petit Oeil, en riposte à un reportage jugé scandaleux de La Cinquième sur l'intégration des Marocains dans leur quartier (Au bout de la ligne, production La Cinquième/Gédéon Programmes, dans la série Kilomètre Delta, diffusé le 29 décembre 1998). De nombreux Pailladins ont eu le sentiment d'avoir été trahis, leur quartier apparaissant comme un véritable ghetto : « comme si on avait construit cette banlieue pour mettre à l'écart les Maghrébins ». En complément :

  • Zalea TV a demandé aux protagonistes de revenir sur cette "affaire". A noter : les jeunes en question sont maintenant consultés par le ministère de la Jeunesse et des Sports et par le CSA à propos de la mauvaise image des jeunes à la télévision.
  • Zalea TV a suivi les réalisateurs de La fleur du mensonge dans une réunion encadrée par le ministère de la Jeunesse et des Sports en vue d'une rencontre avec le CSA, sur le thème "la parole des jeunes dans les médias".

4 Zalea TV a engagé un travail de fond sur la réhabilitation de l'image à la télévision des jeunes des "quartiers ghettos".

24h : Haro TV télé libre de Besançon présente une sélection de ses programmes

  • Télé d'un jour, bonsoir ... petite messe ironique, festive et décapante d'un journal de 20h vu, revu et improvisé par Jean-Georges Tartare.
  • Drift carnet de route vidéo. La fenêtre du train est un écran de cinéma. Travelling de 75 minutes entre Paris et Pékin via Varsovie, Moscou, la Sibérie, Oulan Bator ... Ce qu'on voit depuis les rails, ce qu'on entend dans le train.

03h : Le cinoche de Guiraudie trois films du cinéaste Alain Guiraudie, présentés par le réalisateur :

  • Les héros sont immortels
  • Tout dort jusqu'au matin
  • La force des choses

Alain Guiraudie tourne tous ses films le plus loin possible de la capitale. Il travaille comme technicien toute l'année pour pouvoir les réaliser avec l'aide d'autres professionnels mais en toute indépendance du système.
A l'occasion de la sortie en salles de son film "Du Soleil pour le Gueux", Olivier Séguret (Libération du mercredi 7 mars 2001) commente : « (...) ce sont des dispositifs très proches de ceux pratiqués par Straub et Huillet que Alain Guiraudie met en place. Mais (Guiraudie) les détourne vers une dimension extrêmement ludique, aux confins du jeu de rôles surréaliste, de la chasse au trésor sans trésor et de la quête spirituelle très spirituelle » et signale: « l'énergie extravagante, la puissance cocasse, l'audace comique qui irradient de part en part Du Soleil pour les Gueux.  »
« ... Guiraudie se situe à l'avant-garde du cinéma aquitain, qui se révèle de plus en plus nettement (après Eustache, Breillat, Téchiné, Kané, Nolot...) comme notre cinéma-moteur  », écrit Luc Moullet (qu'il est inutile de présenter aux cinéphiles et dont Zalea TV diffusera prochaînement des films) dans les Cahiers du Cinéma de janvier 2001.

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De même qu'il n'y a pas de démocratie sans contre-pouvoir,
il n'y aura pas de démocratie audiovisuelle sans contre-pouvoir audiovisuel

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