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Appel de journalistes pour sauver Alain Juppé et les autres


Juppé tiens bon... ton juge en laisse



Un faux (parce que trop sincère) appel de journalistes pour sauver Alain Juppé et les autres.

Nous, les grands journalistes de télévision française, les meilleurs des citoyens, sommes particulièrement choqués par l’attitude de ces juges qui, sous prétexte qu’ils ont à faire à des hommes politiques qui devraient être l’incarnation de l’honnêteté, se croient autorisés à traiter ceux-ci comme s’ils avaient à faire à de vulgaires petits délinquants de banlieue. Il est particulièrement insupportable qu’ils osent juger ceux-ci sur leurs actes et non pas sur leur discours. Cette pratique consistant à demander à tout bout de champs aux hommes politiques de respecter les principes qu’ils invoquent devient particulièrement irritante et finit par décrédibiliser à la longue nos moeurs démocratiques. Certes, ceux-ci peuvent parfois occuper des emplois fictifs forts bien rémunérés et faire profiter leurs proches de nombre d’ avantages insoupçonnables (appartement, personnel de fonction, etc...). Mais nos juges ont-ils assez d’intelligence pour entrevoir l’utilité sociale ainsi sauvegardée ? Sachant que la plupart du temps les sommes ainsi détournées et mises bout à bout suffiraient à peine à soutenir quelques centaines d’improductifs en état de survie limite, autant dire qu’elles sont beaucoup plus utiles lorsqu’elles participent au bien être de nos élites. Osons dire ce que tout le monde pense tout bas : un voyage aux Baléares d’un de nos dirigeant s’avère bien plus productif indirectement (ne serait-ce que par la forme physique qu’il lui donne) que le financement pendant un an d’un éducateur social inutile dans des quartiers de sauvageons ! Il est donc temps que les juges comprennent que nous ne demandons pas aux hommes politiques de mettre en pratique leur discours, mais de simplement les tenir pour mieux civiliser la France incivique d’en bas qui nous pose tant de problèmes !

Dans la même optique, il est particulièrement choquant que ces juges osent comparer ce qu’ils appellent la "délinquance en col blanc" de nos hommes politiques avec la délinquance des banlieues. Ainsi avons nous entendu un juge tenir le "raisonnement" suivant : sachant qu’un délinquant qui détruit une voiture d’occasion d’une valeur de mille cinq cent euros est condamné à un an de prison ferme, il serait normal qu’une personne politique qui détourne une somme de trente mille euros prenne vingt fois plus, soit vingt ans de prison ferme ! est-il besoin de souligner l’horreur et l’injustice de cette équivalence ! Comment ce juge, qui a pourtant fait des études, peut-il ignorer que dans un cas (celui de la voiture brûlée), la personne volée voit et éprouve de visu le préjudice qu’elle subit (et peut même en évaluer le coût), alors que dans l’autre cas, si le détournement est bien fait, il lui échappe complètement , et donc elle n’en souffre pas et n’est même pas en mesure d’évaluer la hauteur du préjudice qu’elle subit ? Il est donc bien clair, si l’on raisonne logiquement, que l’origine de la douleur éprouvée par les citoyens dans ces affaires ne vient pas des détournements eux-mêmes, mais de leur révélation par ces juges qui, sous apparence de justice, travaillent en vérité à accroître la douleur des français. Cette attitude gratuitement sadique envers les petites gens est évidemment inacceptable ! Aussi nous, les grands journalistes de télévision française qui façonnons l’opinion publique française chaque jour, avons nous décidé d’introduire dorénavant, les principes déontologiques suivants : 1) Nous noierons systématiquement les faits reprochés et avérés à l’origine de la décision de justice condamnant un homme politique vereux sous le spectacle de la douleur éprouvée par ses proches.2) Nous oublierons systématiquement de comparer la hauteur des peines qu’on leur impose à celles imposées aux petits délinquants de banlieues pour des faits objectivement bien plus mineurs 3) Nous travaillerons à apitoyer les spectateurs sur la douleur humaine de l’homme politique incriminé afin qu’ils acceptent d’autant mieux le rôle de la fatalité dans l’origine sociale (sur laquelle l’homme politique pourrait et devrait agir) de leur propre misère. Bien sûr, nous n’avons en vue que le bonheur de petites gens injustement agressés par les révélations de juges particulièrement irresponsables qui ne visent qu’à faire parler d’eux. Vive la France, vive la République, et vive les journalistes libres et responsables ! Nous vaincrons !

Lionel GOUTELLE le 05/02/04 sur debacrimed_l@samizdat.net