C’est l’occasion sur le zalea blog de rendre hommage à un des philosophe le plus fainéant de l’Histoire du non-travail, José Lopez, qui lui même rend hommage au chômeur inconnu. Depuis, José Lopez a repris le maquis. D’après nos informations, il serait planqué en Corse, afin d’échapper à un stage ANPE...

Chômage Dans l’indifférence générale et pour que vivent ses idées, un homme est mort cette semaine, victime de la rigueur sociale et de l’intolérance. Il s’appelait Jean-Pierre Merlin et c’était mon ami. Les faits : Au chômage depuis deux ans, Jean-Pierre qui arrivait en fin de droits se savait en danger. Fiché aux ASSEDIC, poursuivi par les huissiers. C’était devenu un homme traqué. Pourtant, convoqué à plusieurs reprises par l’ANPE ces dernières semaines, Jean-Pierre continuait de faire front, en homme libre, refusant obstinément toutes les offres d’emplois qui lui étaient proposées. Mardi matin, Jean-Pierre Merlin reçoit un coup de téléphone anonyme : il doit se présenter le lendemain au bureau de placement, l’ANPE lui ayant trouvé du travail. La conversation tourne court. Il raccroche. Mercredi, les événements se précipiútent et le drame éclate. N’ayant été vu ni par l’administration ni par son employeur, c’est la police qui se rend à son domicile pour l’emmener de force. Il refuse, résiste et se barricade chez lui en criant : « Je ne veux pas aller travailler ! Il y a deux millions et demi de chômeurs, prenez quelqu’un d’autre ! ». La suite, vous la connaissez : Jean-Pierre Merlin se suicide, préférant se donner la mort plutôt que de retourner bosser. Nous t’aimions bien Jean-Pierre, tu étais des nôtres ! Comme nous, un vrai chômeur ; mieux même : un vrai feignant. Tu es mort au nom du droit à ne rien foutre. Nous ne t’oublierons jamais !

José Lopez in Mi-figue, Misanthrope ( Car rien n’a d’importance editions -1990 )