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LES MEDIAS PARLENT AUX MEDIAS



L’article ci-dessous n’a pas trouvé de place dans les pages prévues à cet effet dans la presse traditionnelle ... En exclu pour vous, depuis le maquis.

LA CRITIQUE DES MÉDIAS, C’EST BIEN, LES MÉDIAS CRITIQUES, C’EST MIEUX.

On ne peut que saluer la création de l’Observatoire Français des Médias (OFM) par les barons du mouvement altermondialistes. Mais la critique des médias dominants restera un sport élitiste si elle ne va pas de paire avec le développement de médias critiques de masse qui la relaient vers le grand public. Et particulièrement de chaînes de télévision alternative accessibles à tous, tant il se confirme que la télévision devient la seule source d’information et de réflexion de l’immense majorité des Français. Il n’y aura pas de démocratie audiovisuelle, et par conséquent de démocratie tout court, sans un puissant contre-pouvoir audiovisuel de résistance à ce qu’il faut bien appeler une oppression idéologique totalitaire. De l’impériale réquisition de F3 par Bernadette Chirac pour ses basses oeuvres au mariage en forme d’aveux d’adultère de TF1 et de France Télévision pour la Chaîne Française d’Information Internationale, en passant par la multiplication des émissions de manipulation des individus, la télévision n’a jamais fait autant de ravages dans les esprits, sans aucun garde-fou.

Le mouvement citoyen pour un monde solidaire, au sens le plus large et dans toute sa diversité, a maintenant besoin de chaînes de télévisions, des chaînes crédibles c’est-à-dire indépendantes des organisations qui l’animent, des chaînes non-marchandes et participatives, dont les programmes soient le reflet de sa mobilisation, de sa contre-désinformation, de ses débats, de sa créativité, mais aussi de ses contradictions. Or sur ce front décisif, les télévisions libres ont le sentiment de ramer dans le désert et à contre courant.

Qu’on en juge. Le mouvement des médias alternatifs a arraché au gouvernement Jospin en 2000 la légalisation des chaînes associatives. Mais ce même gouvernement l’a trahi en ne créant pas dans la foulée un Fonds de Soutien identique à celui qui permet à quelque 300 radios associatives de survivre en toute indépendance. En reprenant ce dossier en l’état, le gouvernement Raffarin a eu beau jeu de verrouiller ce nouvel espace dexpression en renvoyant son financement aux collectivités locales, décentralisation oblige. Ceci a pour effet de dérouler le tapis rouge aux chaînes locales politico-commerciales, télés Monsieur-le-Maire auto-proclamées " de service public local ".

Un retour par la bande à l’époque où l’ORTF était sous contrôle du Palais, avec cette fois l’alibi de la sacro-sainte proximité, qui a bon dos quand elle permet de remettre en cause la liberté et le pluralisme de l’information. C’est ainsi que l’inimaginable est en train de se produire : des télévisions locales et régionales hertziennes en position hégémoniques dirigées directement ou indirectement par des députés-maires et des conseillers généraux, inféodées par conséquent aux grands partis politiques via leurs élus locaux.

Le CSA encourage la manoeuvre autant qu’il le peut, en privilégiant dans la distribution de ses autorisations les chaînes politiquement correctes (mais télévisuellement suspectes et désespérément nulles le plus souvent) au détriment de chaînes non-alignées telles que Zalea TV, qui se voit diabolisée et interdite de diffusion sur l’Ile de France pendant le FSE. Et la loi sur la liberté de la communication audiovisuelle, qui est très pointilleuse sur l’indépendance des chaînes de télévision hertziennes, va être sournoisement amendée pour rendre possible et faciliter cette mise sous tutelle de l’audiovisuel local par les collectivités locales. La classe politique dans son ensemble semble prête à s’asseoir sur ses grands principes pour l’occasion. Jusqu’à Bertrand Delanoë qui refuse à Paris de donner aux télés libres les petites subventions qui leur permettraient de continuer à diffuser les programmes de centaines d’associations, d’ONG et de vidéastes censurés, et de proposer de salutaires " désentubages cathodiques " au grand public.

Mais au-delà de la télévision de proximité, enclavée par nature et corsetée de fait, c’est maintenant la nécessité et l’urgence de la création de chaînes alternatives nationales, non-marchandes et d’initiative citoyenne, qui doit être mise en débat dans tous les pays du monde, à commencer par la France. Ce qui semblait hier être une utopie technique et financière, voire programmatique, nen est plus une aujourd’hui, de nombreuses expérimentations de longue durée l’ont démontré, dont celles de Zalea TV. La technique est maîtrisée à des coûts abordables, les programmes alternatifs de qualité existent en abondance, et le financement est celui d’une ONG de taille moyenne, ni plus ni moins. La candidature de Zalea TV à la télévision numérique nationale a été rejetée par le CSA pour des motifs fallacieux qui ne trompent personne. Le problème est devenu politique et exclusivement politique, et ce à deux niveaux :

- de telles chaînes de télévision ne pourront s’imposer sans une large mobilisation des acteurs du mouvement social, culturel et altermédiatique (les " médias activistes ") : la prise de conscience des enjeux et des possibles fait pour le moment défaut, comme le montre la création timorée de l’OFM et le mauvais traitement accordé aux médias alternatifs par le FSE officiel ;

- le législateur doit contraindre l’autorité de régulation, le CSA, à faire une place équitable dans le PAF au Tiers Secteur Audiovisuel, en application de la loi et sans complaisance pour les faux nez associatifs, et il doit créer le Fonds de Soutien qui donnera à ce secteur son indépendance et sa viabilité économique.

En attendant, toutes les télévisions libres sont d’ores et déjà interdites de diffusion par le CSA durant le premier semestre 2004 en raison des campagnes électorales, comme ce fut déjà le cas en 2001 et en 2002. Incroyable censure préventive, le principe de précaution appliqué à la liberté d’expression ! Et c’est bien en France que cela se passe, dans une relative indifférence ...

Dans ce contexte, Zalea TV a décidé de reprendre le maquis hertzien et de multiplier les diffusions pirates. Que mille télés libres fleurissent partout dans le monde et on finira bien par libérer la télévision !

Michel Fiszbin, co-fondateur de Carbone 14 et de Zalea TV contact@zalea.org Tous les programmes de Zalea TV : http://www.zalea.org