Végétarisme, végétalisme, véganisme, une autre conception du monde.
Par Maria Giannina Mura

Plus de 1,2 milliards : c'est le nombre d'animaux tués en France pour l'alimentation chaque année. A l'aube du troisième millénaire on est fort loin des prévisions de Leonardo da Vinci sûr qu'un jour : "le temps viendra où le meurtre d'un animal sera jugé au même titre que le meurtre humain." Et pourtant, aujourd'hui, de plus en plus de femmes et d'hommes considèrent la mise à mort des bêtes, ou leur exploitation, comme un crime : ce sont les défenseurs "des droits des animaux". La notion de droits des animaux définit en fait le droit inaliénable de tout animal, au même titre que tout être humain, de ne pas être tué pour être transformé en viande, ni de devenir l'objet d'expériences médicales ou militaires.

Nouvelle utopie, futur proche ? Pour les vegans et les végétaliens, n'utilisant aucun produit issu de l'exploitation ou de la tuerie d'animaux, il s'agit du présent. Pour les végétariens, consommant des produits ovo-laitiers, il s'agit peut-être d'un futur proche, lointain ou très lointain. Une différence de taille, car si vivre sainement, nourrir tout le monde, protéger l'environnement constituent leurs soucis communs, leur attitude envers l'exploitation des animaux les sépare ...

Pourtant les termes par lesquels ils se définissent dérivent d'une même racine : le latin "veg" : "augmenter, faire grandir, donner force". D'elle surgissent des mots comme "vigor" (force vitale, énergie), "vegetus" (sain, vivace, vif), "vegetator" (qui donne la vie), "vegetare" (développer) ... mais aussi "vagatio", c'est-à-dire changement. Autant des mots clés pour un style de vie qui se propage ? Certes mais, parmi tous, le maître mot dans le parcours "végétariste" idéal semble bien être le changement. Car à partir d'un simple choix alimentaire, c'est une politique radicale de la transformation du monde qui se met en marche pour renverser les fondements même de la société ...

Maria Giannina Mura