You are trying to access Zalea Tv Official WebSite using a deprecated browser for MAC OS.
Please install another brower like Firefox


Vous essayez d'accéder au site web officel de Zalea Tv via un navigateur obsolète pour MAC OS.
Veuillez installer un autre navigateur type Firefox

Note sur l’atelier « Télévisions associatives »

Note sur l’atelier « Télévisions associatives » Rencontres de Marseille des Médias Associatifs et Indépendants La Friche de La Belle de Mai 5-8 mai 2006 rapportées par Guy Pineau


Note sur l’atelier « Télévisions associatives » Rencontres de Marseille des Médias Associatifs et Indépendants La Friche de La Belle de Mai 5-8 mai 2006


Lire l’appel de Marseille



Parmi les 150 participants aux Rencontres de Marseille, beaucoup ont travaillé à l’atelier Télévisions associatives dans ses différentes formations : état des lieux, télévision associative et démocratie, leurs projets, leur devenir, etc. De nombreux thèmes ont ainsi été abordés. En attendant un compte-rendu plus complet qui rendra compte plus largement de la richesse des informations, échanges, et points de vue énoncés, voici quelques informations rapides sur les thèmes abordés au cours de ces travaux.

Plusieurs des télévisions associatives (et quelquefois des radios) venues aux Rencontres de Marseille se sont présentées. Elles diffusent par différents moyens : cassettes de la main à la main, ou par envoi postal, TV-troquet et TV-brouette, par filaire (câble, ADSL...), par hertzien, par satellite. Une place particulière a été faite aux représentants des télévisions venant de loin : Europe (Italie, Espagne, Irlande), Amérique latine (Venezuela, Brésil), Asie (Corée du Sud).

1/ Des éléments constitutifs d’une typologie des télévisions réunies à Marseille ont été proposés. Notamment les précisions et les distinctions suivantes :

La notion de « télévision libre » connote une dimension politique, militante (elles sont souvent animées par des « média-activists »), qui se distingue des télévisions commerciales (sous contrôle économique et financier) et des télévisions étatiques (sous contrôle politique). Le terme associatif renvoie, lui, à une catégorie juridique française (une structure non commerciale, sans but lucratif, « un homme = une voix »). C’est cette idée que traduit dans les rencontres internationales des tv libres l’expression « non-profit ». Le mot « indépendant » ajouté à « associatif » introduit la distance, l’indépendance par rapport, non seulement à la sphère capitalistique, mais également par rapport aux collectivités publiques (des plus locales aux nationales, voire internationales).

Une autre distinction a été proposée (Zalea TV) entre :

- d’une part, les télés de médiation : ce sont les télés de pays, de quartiers, de territoires ; elles sont participatives et de proximité ; elles ont une vocation principalement informative, formative et de communication sociale et culturelle : pour elles , la télé est principalement un outil au service de l’éducation populaire.
- et, d’autre part, les télés d’expression : ce sont les télés d’opinion, les télés engagées, les télés alternatives, voire militantes ; elles peuvent être contributives et d’accès public ; elles se consacrent principalement aux débats d’idées ; elles sont des vecteurs du pluralisme et de la liberté d’expression et de création, des contre-pouvoirs audiovisuels ; elles développent quelquefois des pratiques de déconstruction du discours télévisuel, bouleversant le traditionnel contrat de lecture entre l’émetteur et le récepteur ; pour elles, la télé est principalement un média de masse.

Dans les deux cas, la télé devient un instrument d’émancipation, par opposition à son effet d’aliénation actuel.

Sur la distinction "contributive/participative » : certains, comme Zalea, disent que leurs JT et leur programmation sont participatifs dans le sens ou chacun (individu ou collectif) peut y présenter directement son info et son document vidéo pour qu’il soit diffusé tel quel. C’est l’esprit de ce qui est appelé " l’accès public éditorialisé à l’antenne ". Le terme "participatif", quant à lui, signifierait que chacun peut participer à l’élaboration d’un contenu dans un processus de réflexion et d’échange collectifs consensuels. Autre barbarisme intéressant, venant de Vive TV : une chaîne de télévision "protagonique" est une chaîne de télévision qui fait relater les événements directement par ceux qui en sont les acteurs, qui les vivent ou qui les subissent.

D’autres approches recoupant les précédente ont été évoquées : notion (concept ?) de télévision de projet, média télévisuel associatif artistique, relais de la création (cf. MetazoneTV). D’autres remarques distinguaient les télévisions de consensus (quelquefois d’accompagnement des pouvoirs en place, « TV-Messieurs les élus ») et les télévision de dissensus, etc.

2/ Un hybride : savoir-faire militant et audiovisuel Les pratiques de ces télévisions ont été discutées dans les échanges, en ce qui concerne les modes de fonctionnement, notamment dans le domaine de la production où un savoir-faire militant se construit et se capitalise. Savoir-faire dans le rapport aux habitants, où s’invente ainsi une télévision qui s’éloigne d’une attitude prédatrice et associe étroitement la population, dont les problèmes, les luttes, sont le plus souvent écartés, ignorés, déformés, voire instrumentalisés par l’expression télévisuelle dominante. Cette démarche se retrouve dans les reportages et surtout à l’occasion des plateaux en direct. Le travail de ces télévisions et ateliers de production se trouve à la croisée du savoir-faire audiovisuel (mise en images...) et de l’animation militante, sociale, culturelle de terrain.

3/ La question du financement (le Fonds de soutien aux médias associatifs, radios et télévisions avait été présenté, la veille, en séance plénière). L’intérêt, la légitimité, mais aussi les dangers des subventions publiques ont été débattus. Le rapport aux collectivités locales a été trop rapidement abordé, contrairement aux vœux de certains participants. La nécessaire intervention des pouvoirs publics a été rappelée, mais sous forme suffisamment neutre pour ne pas influer sur les orientations éditoriales (Fonds de soutien alimenté par une taxe sur la publicité commerciale et géré paritairement, par exemple)

4/ Les télévisions associatives étrangères ont présenté leur positionnement, quelquefois très singulier. Tel est le cas du Venezuela, où Vive TV allie le fait d’être une télévision de service public distincte de la vieille télévision publique (qui a succombé au mimétisme des télévisons commerciales sur le modèle états-unien), et le fait d’être la vitrine du réseau des télévisions communautaires locales ( « communautaire » = télévisions associatives au Venezuela) existantes dans le pays. La situation au Brésil a été brossée, montrant la résistance de certaines composantes du gouvernement Lula (et plus particulièrement du secteur de l’info-com sous forte influence des puissants groupes médiatiques privés) aux médias associatifs. Il y a une véritable difficulté pour les médias de lutte pour exister (une loi répressive de 1998, antérieure au changement politique, reste en vigueur). Les franchises universitaires (campus) permettent d’offrir un lieu protégé pour les radios communautaires. La gauche de gouvernement reste très méfiante à l’égard du mouvement associatif dans les médias. La question de l’échelle d’intervention à retenir - du territoire politique de base (niveau infranational) à l’Europe - a été évoquée à travers le cas de la Catalogne.

5/ Des « concordances » de pratiques, de démarches entre différents médias représentés ont été mises en lumière : travail de porte-à-porte auprès d’habitants en retrait, ne s’autorisant pas à prendre la parole ; démarche participative et travail de relégitimation et d’insertion de leur expression dans les médias associatifs, en particuliers dans l’organisation des directs (Venezuela, Canal Nord à Amiens et O2 Zone à Marseille, parmi d’autres) ; difficultés à trouver des financements qui n’obèrent pas l’indépendance éditoriale.

6/ Des contacts, voire des projets de collaboration, bi ou multilatéraux ont été engagés afin de poursuivre des échanges de programmes, de savoir-faire : fabriquer un direct dans des quartiers ou l’exclusion est forte par exemple ; passer d’une télévision à petite diffusion horaire à une programmation plus étendue, etc.

7/ Présentation de matériels et de dispositifs techniques au service des télévisions associatives, participatives, montrant ainsi que des questions techniques - donc de coût - peuvent être maîtrisées (télé street en Italie avec Insu TV à Naples, et télé mobile en kit avec Neo Kinok en Espagne). À noter, au Brésil, que le ministère de la culture, plus ouvert au mouvement progressiste que le ministère de l’information (sous la coupe des médias commerciaux anti-Lula) a distribué des kits de production et de diffusion sur Internet à des acteurs associatifs, les aidant à devenir ainsi acteurs de médias.

8/ Des débats contradictoires (quelquefois vifs) se sont déroulés. Par exemple, s’est posée la question de savoir si le dispositif vénézuelien ne risquait pas de développer un encadrement - voire un contrôle - de l’expression populaire dans les médias communautaires. Comme, plus largement, ont été fortement questionnés la place et le rôle des télévisions de médiation implantées dans les quartiers les plus en difficulté, souvent stigmatisés. Aux yeux de certains participants, cela soulève le problème de leur positionnement dans l’émergence des révoltes, des revendications. Certains soulignent l’ambiguïté de cette démarche. C’est en fait toute la question de la position dominante d’un pouvoir et émetteur central, et l’échange de communication inégal qui a été ouverte ici, et qui devra être approfondie. Cette approche ne devra pas oublier le contexte dans lequel le mouvement bolivarien se trouve placé aujourd’hui. Dans le même ordre d’idées, la récupération toujours possible de réseaux de médias indépendants a été décrite, avec l’exemple de Barcelone, où la « municipalisation » a absorbé les télévisions de quartiers au profit d’un projet contrôlé par les autorités publiques locales.

9/ Au cours des trois jours plusieurs programmes ont été diffusés :
- Un reportage sur la lutte contre les conditions de vie et de travail désastreuses des saisonniers ramasseurs de tomates, produit par Protis TV, Marseille.
- Un reportage de Vive TV sur le lancement d’une radio communautaire locale par les habitants d’un village au Venezuela.
- Une série de documents réalisés par Sin Antena - Espagne
- Des courts métrages de Neo Kinok - Espagne
- Un reportage sur la télévision alternative fait par une équipe de Marseille constituée d’anciens d’OSF
- Un document sur les luttes des paysans au Chiapas, de Promedios - Mexique.
- Un film de Zalea TV sur les effets de la marchandisation de l’information, décryptant les dérives xénophobes des médias dominants à l’occasion d’un fait divers entièrement inventé par une mythomane : Signal d’Alarme.

...et des regrets ont été formulés, de ne pas avoir pu diffuser et visionner plus de programmes, afin d’approfondir le contenu, la forme, les questions de formatage (et éventuellement leur déconstruction). Le temps et les dispositifs techniques ont manqué pour satisfaire à cette exigence d’approfondissement. Certains ont également regretté que des textes n’aient pas été préalablement envoyés aux inscrits aux Rencontres. En fait, il s’agit d’une suggestion en faveur de l’organisation d’une nouvelle rencontre sur ces thèmes (avec ateliers de travail spécifiques).

10/ Des rencontres futures potentielles ont été annoncées :

- Canal Ti Zef à Brest, France : Cinquième Festival Intergalactique de l’Image Alternative, octobre 2006.

- Rencontre des médias associatifs à Dublin en décembre 2006 (à confirmer), avant le lancement de la première télévision associative irlandaise : Dublin Community Television.

- Rencontre/rassemblement à Barcelone et Figueras des acteurs espagnols des médias associatifs (autour de Horizon TV de Barcelone) à la rentrée 2006-2007.

Des informations complémentaires seront relayées dans les prochaines semaines par les mailing listes et les sites web amis.

11/ Des remerciements ont salué le travail des organisateurs et des souhaits ont appelé à poursuivre ce chantier des télévisions associatives, libres, indépendantes, notamment au sein des États Généraux pour le Pluralisme qui doivent se tenir en octobre prochain à Paris.

Fait le 15 mai 2006,

Rapporteur : Guy Pineau.

Participants à l’atelier « Télévisions associatives » :

Acrimed - France

Airelles Vidéo - Aix en Provence - France

L’Anonyme - France

APEAS-La Dynamo (Presse écrite) - France

Assemblea per la Communication Social (ACS) - Espagne

Canal Nord - Amiens - France

Canal Ti Zef - Brest - France

Dublin Community TV et Community Media Network - République d’Irlande

El Comitatu contr’À A Rippressione - Catalogne - Espagne

Fédération Nationale des Vidéos des Pays et des Quartiers - France

Radio Fréquence Paris Plurielle - Paris -France

Gasteroprod (Atelier de production) - Paris - France

Horizon-TV - Barcelone - Espagne

Images et Paroles Engagées - France

Impatience Démocratique (Presse écrite) - France

Insu TV - Telestreet - Naple - Italie

Le CRI - Cinéma Rencontre Itinérance - France

Le Ravi (Presse) - Marseille - France

Lou Tivi - Marseille - France

Mediact - Corée du Sud

Metazone TV - Paris - France

Millebabords (Internet) - Marseille - France

Moteur - Web TV - Marseille - France

Nau Côclea - Espagne

Neo Kinok TV - Barcelone - Espagne

O2 Zone - Marseille - France

Okupem Les Ones - Espagne

OSP - Montreuil - France

Pacavision - Région Paca -France

TV Partage - France

PA6EN6 - France

Pegase (Projet de Tv de Pays) - France

Projet de télé du pays de Redon - France

Pot Commun - France

Protis TV - Marseille - France

Radio Galère - Marseille - France

Radio Grenouille - Marseille - France

Réseau des radios et télés libres - Brésil

Rhumeurs - France

RISB (Atelier Vidéo de réalisation) - France

ROJ TV (Télévision Kurde) - Kurdistan irakien

Sin Antena - Madrid - Espagne

TV Asso - Marseille - France

TV Bruits - Toulouse - France

TV Partage - Marseille - France

Vive TV - Caracas - Venezuela

Zalea TV - France

360° et Même Plus - France


Auteur(s) : z